Le nombre d’oiseaux victimes des éoliennes est deux fois plus grand que présumé jusqu’à présent

Communiqué de presse de BirdLife Suisse du 28 novembre 2016 

Un rapport de l’Office fédéral de l’énergie paru aujourd’hui montre qu’en moyenne, 20,7 oiseaux par éolienne et par an sont victimes de collisions. C’est le double de la valeur seuil maximale considérée jusqu’à présent. BirdLife Suisse demande que les sites d’installations d’éoliennes soient plus attentivement planifiés en Suisse.

Les collisions d’oiseaux et de chauves-souris avec les installations est un gros problème dans le secteur éolien. D’autre part, la dégradation des habitats ainsi que les dérangements sont tout aussi préoccupants. L’étude menée par la Station ornithologique Suisse donne enfin des chiffres clairs sur les risques de collisions. Les trois éoliennes du parc de Peuchapatte (Jura), où l’étude a été réalisée, sont situées sur une colline, dans un paysage ouvert et peuvent ainsi facilement être évitées par les oiseaux. Sur la moitié de la colline, on trouve de l’agriculture intensive tandis que la pente nord est recouverte de forêt.

Si pour d’autres projets éoliens, certaines espèces nicheuses menacées telles que le tétras-lyre ou le lagopède alpin sont fortement affectées, ce n’est pas le cas du parc de Peuchapatte où il s’agit essentiellement d’oiseaux migrateurs. Les éoliennes sont alignées parallèlement au sens de migration ce qui devrait diminuer le risque de collision. Néanmoins, le chiffre de 20,7 oiseaux morts par éolienne et par an est le double du chiffre seuil de 10 victimes, discuté jusqu’alors.

Il n’y a pas que les oiseaux migrateurs qui sont menacés par les pâles, les oiseaux nicheurs courent aussi quotidiennement un risque considérable. De plus, les éoliennes implantées au mauvais endroit peuvent détruire complétement un habitat et dévaluer ainsi des zones naturelles à cause des dérangements occasionnés. La planification des sites éoliens est cruciale. Les dangers pour la faune ne peuvent être évités qu’en excluant la construction de parc éoliens dans les habitats encore préservés. L’arrêt des pâles lors de fort flux migratoires peut au plus diminuer le risque de collision des oiseaux migrateurs, et ce uniquement pour ceux qui migrent en groupe et non pour des espèces comme les rapaces. De plus, les effets cumulés des différents parcs doivent être pris en considération : aujourd’hui, un oiseau qui migre du nord de l’Allemagne jusqu’en Espagne doit survivre à des centaines de parcs éoliens.

Communiqué de l'OFEN
 


Plus d’informations

  • Werner Müller, directeur de BirdLife Suisse, Tel. 044 457 70 25, 079 448 80 36, werner.mueller@birdlife.ch