Eisvogel

Oiseau de l’année 2026 : Martin-pêcheur d’Europe

Avec son plumage bleu et orange chatoyant, le Martin-pêcheur d’Europe est l’un des plus beaux oiseaux de nos zones humides. Il est synonyme de rivières limpides, de nature intacte et de milieux dynamiques. Mais ce pêcheur  coloré est vulnérable : les endiguements, la pollution et les dérangements lui sont néfastes. Grâce à des mesures de renaturation ciblées et au respect de ses sites de reproduction, cet oiseau fascinant peut être préservé – en tant que symbole de la vitalité des milieux aquatiques et de la biodiversité.
  


 

Portrait

Un plongeur coloré

Avec son dos bleu turquoise, son ventre orange et son long bec pointu, le Martin-pêcheur est sans doute l’un des oiseaux les plus remarquables d’Europe. Seule la couleur du bec permet de distinguer les sexes : chez le mâle, la mandibule inférieure est noire, chez la femelle, elle est orange. Légèrement plus grand qu’un Moineau domestique, le Martin-pêcheur passe souvent inaperçu malgré ses couleurs vives. Il se fond dans le jeu d’ombre et de lumière et son comportement est discret. Cependant, son cri puissant « zjii » le trahit généralement avant qu’il ne passe, avec un battement d’ailes rapide, juste au-dessus de la surface de l’eau.

On trouve le Martin-pêcheur jusqu’à une altitude d’environ 600 m, près des eaux claires et poissonneuses, stagnantes ou à faible courant. Il y capture principalement des petits poissons, mais aussi d’autres animaux aquatiques. A l’affut sur son perchoir, il plonge comme une flèche dans l’eau, où il attrape sa proie avec son bec avant de revenir sur une branche. Il assomme les poissons d’une certaine taille en les frappant contre son perchoir avant de les avaler la tête la première. 
 

Eisvogel

Plongeur habile, il s’élance dans l’eau depuis un perchoir et attrape une proie avec son bec. Photo : www.eisvogel.land
 

Nidification en milieu dynamique

La recherche d’un partenaire a lieu en février et mars, ce qui peut donner lieu à des vols-poursuites effrénés. Mais le mâle sait aussi convaincre sa future compagne en lui offrant de petits poissons en guise de cadeau. Pour nicher, ils ont besoin de berges escarpées et tranquilles, dépourvues de végétation, telles qu’on en trouve le long des ruisseaux ou des rivières naturelles et dynamiques. Ils creusent ensemble une galerie de 40 à 80 cm de long dans la berge sableuse ou argileuse. A partir de fin mars, la femelle pond généralement six à sept œufs, qui sont couvés pendant trois semaines. Les deux parents nourrissent les juvéniles avec des insectes et des petits poissons. Contrairement à d’autres nids d’oiseaux, où la nourriture fait l’objet de disputes acharnées, les Martins-pêcheurs sont étonnamment disciplinés : lorsqu’un jeune a reçu un poisson, il se déplace derrière ses frères et sœurs. Au bout de trois à quatre semaines, les juvéniles quittent le nid. Ils sont rapidement chassés par les parents et se dispersent afin de trouver leur propre territoire. Les parents commencent immédiatement la couvée suivante, de sorte qu’ils élèvent deux à trois nichées par année.
 

Eisvogel

Une femelle (à gauche) et un mâle dans leur milieu typique : un cours d’eau riche en proies, avec des tronçons calmes permettant la plongée et des parois abruptes pour la nidification. Photo : Ralph Martin
 

Menaces pour la flèche bleue

La plupart des Martins-pêcheurs restent dans leur territoire tout au long de l’année. Ce n’est que lorsque les cours d’eau gèlent en raison d’une période froide prolongée qu’ils entreprennent de petites migrations. Actuellement, le nombre de couples nicheurs est estimé à environ 400 à 500, mais les effectifs fluctuent parfois considérablement en raison des hivers rigoureux et des inondations. Leur taux de reproduction élevé leur permet de compenser ces pertes.

Outre les prédateurs tels que le Renard ou les rats, les dérangements croissants liés aux activités de loisirs menacent également les Martins-pêcheurs. Le problème majeur reste toutefois le manque d’habitats, car les milieux aquatiques ont été fortement dégradés au cours des dernières décennies. Les rivières et les ruisseaux ont été rectifiés, les berges endiguées et les zones humides asséchées, ce qui a entraîné la disparition des sites de reproduction et mis en péril les communautés piscicoles. De plus, la qualité de l’eau a été considérablement altérée par les eaux usées et les pesticides.
 

Bach

Retailler une rive à la verticale est le meilleur moyen pour offrir un site de nidification au Martin-pêcheur. Photo : Christa Glauser
 

De nouveaux habitats proches de l’état naturel

Le respect de l’espace réservé aux eaux prescrit par la loi permet d’obtenir des berges naturelles et variées. Associé à des mesures de renaturation, cela recrée des cours d’eau riches en structures et dynamiques, avec une meilleure qualité de l’eau et des populations de poissons saines. Le retaillage horizontal des berges offre en outre de nouveaux sites de nidification. Lorsque les berges naturelles escarpées font défaut, des parois artificielles peuvent être utiles. Celles installées dans les Centres-Nature BirdLife de La Sauge et de Klingnau permettent d’admirer sans déranger ces joyaux de l’avifaune, ambassadeurs des cours d’eau vivants et des eaux propres. 
 


Plus d'informations


Matériel

Poster A3

avec portrait du Martin-pêcheur au verso (D/F). Gratuit.

 
 

Présentation Powerpoint

sur le Martin-pêcheur, pour PC et Mac, téléchargement gratuit

  • à partir de fin janvier