Chardonneret © Michael Gerber

Oiseau de l'année 2003 : Chardonneret élégant

Le chardonneret élégant (Carduelis carduelis) a été élu oiseau de l'année 2003 par BirdLife Suisse. Les arbres isolés, les plantes à graines, ainsi que les jachères, les lisières, les vergers à hautes tiges dans les paysages cultivés ou encore les jardins naturels dans les quartiers résidentiels sont des éléments importants de l'habitat des chardonnerets. La campagne "petits biotopes - un réseau vivant pour la nature" entend promouvoir ces éléments paysagers importants pour la biodiversité.

Bigarré comme un clown

Le chardonneret est le plus coloré des fringillidés (famille des pinsons, serins, etc.) indigènes: un masque rouge bordé de blanc sur le cou et la tête, un croupion blanc, une large barre jaune sur des ailes à dominantes noires. Granivore, il dispose d'un bec puissant, long et pointu, particulièrement adapté à la recherche de graines.

Un chant de bavard

Le chardonneret est facile à reconnaître par son cri émis lors des contacts sociaux, un "sti-glit" flûté, qui lui a valu son nom allemand de Stieglitz. Son chant lui est un mélange très animé de gazouillis et de trilles.

Présence en Suisse

Entre 20'000 et 50'000 couples vivent en Suisse, de la plaine jusque vers 1300 m d'altitude. Au cours des dernières années, le chardonneret a également conquis des régions plus élevées, jusqu'à 1600 m. Le nombre de couples fluctue fortement d'une année à l'autre, sans que l'on puisse observer de tendances à long terme, à la hausse ou à la baisse.

Ils passent de plus en plus souvent l'hiver en Suisse

Les chardonnerets nichant en Suisse sont des migrateurs à courte distance. La plupart d'entre eux passent l'hiver dans le Midi de la France. Mais les hivers doux de ces dernières années ont favorisé le séjour hivernal d'un nombre croissant de chardonnerets chez nous. Cela a surtout été observé en Suisse occidentale, dans le Sottoceneri au Tessin et dans les vallées alpestres chaudes et ensoleillées. Il s'agit en majorité de mâles, dont le bec un peu plus long que celui des femelles leur permet d'accéder aux semences de la cardère sauvage, une source importante de nourriture en hiver.

Paysages variés avec des petits biotopes

Les vergers à hautes tiges, les jachères florales, les haies et zones embuissonnées constituent les habitats préférés des chardonnerets. L'oiseau niche également dans les gravières, les parcs, les cimetières, les jardins sauvages, les vignobles exploités de manière extensive, etc. On les observe fréquemment dans les quartiers résidentiels, si ceux-ci présentent des jardins naturels.

Nid sur une branche fine

La femelle du chardonneret construit le nid avec art dans les branches externes d'arbres isolés. Elle pond 4 à 6 oeufs entre fin avril et mai, qu'elle couvera 2 petites semaines. Les oisillons sont nourris avec des graines prédigérées et des petits insectes comme des pucerons. L'espèce réalise souvent 2 nichées par année.

Recherche de nourriture en compagnie

Le chardonneret ne défend que les environs immédiats de son nid contre ses congénères. Aussi, il n'est pas rare de trouver 3 ou 5 nids très proches les uns des autres. La recherche de nourriture s'effectue souvent en petits groupes, les espèces végétales recherchées produisant généralement leur graines en même temps dans un endroit donné.

150 espèces de plantes

Le chardonneret picore volontiers les graines des chardons et celles d'arbres comme les bouleaux ou les aulnes. Il est malgré tout assez généraliste dans ses goûts et se nourrit de plus de 150 plantes différentes. Son habitude est de consommer presque la totalité des graines d'une plante avant de passer à la suivante.