Vergers à hautes tiges

Vergers à hautes tiges

Les vergers à hautes tiges composés d'arbres fruitiers disséminés sur des prairies ou des pâturages utilisés extensivement forment un habitat particulier, semi-ouvert, semblable aux savanes. En Suisse, 35 espèces d'oiseaux nichent occasionnellement ou régulièrement dans les vergers hautes tiges, dont 10 espèces typiques particulièrement liées aux vergers. BirdLife Suisse s'engage depuis des décennies pour cet habitat. En 1984, l'association a lancé la campagne «Sauvez les vergers à hautes tiges». Elle a aussi cofondé le label «Hautes-tiges Suisse» pour les produits provenant de fruitiers à hautes tiges. BirdLife Suisse gère plusieurs projets de conservation pour des espèces liées à ce milieu et s'engage pour les payements directs en faveur des hautes tiges.
  


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Environ la moitié des oiseaux nichant dans les vergers utilise des cavités d'arbre: Chevêche d'Athéna, Huppe fasciée, Torcol fourmilier, Pic vert et autres pics, mésanges. Ces espèces ont toutes besoin d'arbres aux troncs épais adaptés au creusage de cavités ou comprenant des trous formés à la place de branches cassées. Le Gobemouche gris, le Grimpereau des jardins et le Rougequeue à front blanc nichent dans des creux ou fissures. La Pie-grièche à tête rousse, le Chardonneret élégant et diverses espèces de Fringillidés nichent sur les fourches des branches.

Un verger diversifié offre une riche nourriture: des hirondelles et Gobemouche gris chassent les insectes dans l'espace aérien entre et au-dessus des arbres. Les pics, la Sitelle torchepot et les grimpereaux trouvent toutes sortes de petits animaux dans les fissures de l'écorce. Pendant la saison de reproduction, les mésanges et les Fringillidés capturent des chenilles et d'autres insectes dans le feuillage des arbres. Les branches exposées sont importantes pour les chasseurs à l'affût (p. ex. Buse variable), tandis que la Huppe fasciée et les grives cherchent leurs proies au sol. Les arbres fruitiers à pépin sont mieux adaptés aussi bien pour la recherche de nourriture que pour la nidification. Les vergers offrent un abri et de la nourriture non seulement aux oiseaux, mais aussi à de nombreux autres organismes: chauves-souris (p. ex. noctules), Lérot, Loir commun et une multitude d'espèces d'insectes.

Les vergers à hautes tiges se sont fortement transformés ces dernières décennies. Beaucoup sont utilisés de façon plus intensive aujourd'hui (4 à 6 fauches par année, pâturage intensif et forte fertilisation). De nombreuses espèces d'oiseaux des vergers peinent ainsi à trouver suffisamment de nourriture.
Comme ils ne sont plus rentables, les vieux arbres ne sont souvent pas remplacés et parfois des vergers entiers sont coupés. D'autres espèces d'oiseaux perdent ainsi irrémédiablement leur habitat. En 1951, la Suisse comptait encore 14 millions d'arbres fruitiers à haute tige. Aujourd'hui, notre paysage ne compte plus que 2 millions de ces arbres imposants. 

L'homme a planté les vergers hautes tiges pour être régulièrement approvisionné en fruits précieux. La culture et le greffage des fruitiers sauvages a débuté à l'âge de pierre. Les vergers qui entouraient quasi chaque ferme et chaque village il y a peu de temps encore servaient à l'origine à l'autosuffisance alimentaire. Il y a deux siècles, de nombreux agriculteurs ont planté en plein champ des vergers à hautes tiges étendus dont ils vendaient les fruits aussi à des personnes extérieures. Les fruits étaient consommés crus ou séchés, stockés à la cave, pressés pour en extraire le jus, distillés ou conservés en bocaux.

Dans tout le pays, les paysans ont sélectionnés leurs arbres préférés créant ainsi une grande diversité de variétés. Environ 1000 variétés de pommiers sont connues rien qu'en Suisse. Chaque variété a ses particularités: chez certaines, les fruits mûrissent très tôt, chez d'autres très tard. Certaines croissent bien en plaine, d'autres sont adaptées à la montagne. Certaines pommes se mangent de préférence rapidement après la récolte, d'autres se gardent très bien.
Les variétés et les formes de cultures sont différentes d'une région à l'autre. Les vergers avaient une grande importance, il n'est donc pas étonnant de les retrouver sous différentes formes dans les noms de lieux-dits: verchère, verchière, berquière, berquier, verdeure ou berdure, ou encore Le Fruchier ou Le Frigier.

Les pommiers
Constituent 43% des vergers traditionnels suisses. La pomme est un fruit à pépins consommé avant tout comme fruit de table ou en cidrerie (jus de pomme, cidre) ou encore en distillerie (eau-de-vie, esprit-de-vin). La couronne du pommier est large et arrondie. 1000 variétés sont connues en Suisse.

Les poiriers
Constituent 15 % des vergers traditionnels suisses. La poire est un fruit à pépins relativement peu consommé comme fruit de table. On mélange volontiers des poires à cidre au jus de pommes pour en relever la saveur. Cultivés surtout en Suisse centrale et orientale, les poiriers sont grands et leur couronne a souvent, justement, la forme d‘une poire. 500 variétés sont connues en Suisse.

Les cerisiers
Constituent 20 % des vergers traditionnels suisses. La cerise est un fruit à noyau consommé comme fruit de table, en confiture ou mis en conserve; distillée, elle donne le «Kirsch». On cultive le cerisier avant tout dans la région de Bâle et au bord du lac de Bienne. En général, la couronne du cerisier est de forme arrondie. 600 variétés sont connues en Suisse.

Les pruniers
Constituent 15% des vergers traditionnels suisses. La prune est un fruit à noyau consommé avant tout comme fruit de table, mais aussi en confiture et en compote et comme eau-de-vie. La prune est répartie sur tout le territoire suisse (particulièrement dans le Jura). Le prunier est en général petit. 450 variétés sont connues en Suisse.


 
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